vendredi 16 mai 2008

A DEMONSTRATION OF ONE

A DEMONSTRATION OF ONE

Layal Abu Rahhal, from MENASSAT, went to Mar Elias street to cover what had been announced as a women's demonstration to say No to civil war. She met with the only woman who answered the call.

Her weapons were a red bucket and a mop. She brought two neighbors with her and set off in search for the women's peace demonstration.
An email had gone out to all the women in the Mar Elias area; her daughter had read about it on MENASSAT.
All the women in Mar Elias were asked to gather next to the Al-Makassed parking lot at 4 p.m. on Tuesday. The invitation said to bring only a bucket and a mop; no political banners were allowed. The goal: to clean up and reopen the Mar Elias road which has been barricaded by opposition forces for the past week.
The lady stood next to the huge dirt barricade with her weapons in her hands: the red bucket and the mop. Her eyes were searching the street for other passionate participants – in vain.
She waited for a minute, then two, then three but to no avail. She wanted to convince herself that she didn't make a mistake by answering the call, even though it was clear that to remove the dirt barricade one needed a truck, not a bucket and a mop.
She refused to have her picture to be taken, saying, "I'm all alone out here." Asked what the situation here has been like in the past few days, she says, "The armed militants spread everywhere and didn't stop shooting."Armed men from both sides? "No, they are from one side. They came to us."
The lady waits for a while. She keeps silent, looking left and right, still hoping that a woman like her, carrying a bucket and a mop, will magically appear from the opposite side of the barricade.
Her neighbor says they should leave. She adds sarcastically, "Tomorrow, when they elect a president, he will come and open it himself."
The lady smiles at the joke. She looks back at the barricade one last time. Then she leaves, taking her bucket and mop with her.
The Mar Elias road remains closed.

mercredi 14 mai 2008

Plus jamais ca. Plus jamais la guerre

A tous nos camarades egyptiens étudiants en journalisme comme nous.

Je vous dis vous avez de la chance de ne pas être libanais, de ne pas connaitre les souffrances que nous ,libanais, connaissons au quotidien. Hier c'etaient les attentats, puis les voitures piégées, Auparavent c'étaient les assassinats de nos leaders politiques(avec au passage quelques libanais innocents). Aujourd'hui c'est une guerre de confession entre musulans qui voient le jour...accompagnée du spectre de la guerre que l'on croyait enfouit.
Une guerre vécue comme une honte par bon nombre de musulmans qui refusent cela.Plus jamais ça. Plus jamais la guerre.

C’était le 13 Février 2008. La société civile manifestait en faveur de la paix, afin que plus jamais les libanais ne revivent l’horreur de la guerre. Un mois plus tard, le 8 Mai 2008, les rues de la ville s’embrasent à nouveau. Les armes refont surface. Le Liban replonge dans la haine, la peur et la guerre civile.

« Au nom de quoi faut-il en arriver là ? Pourquoi devons nous entretuer ? Pourquoi faut-il payer le prix de l’inconscience de nos politiciens ? Toute la colère et la haine se lisent sur le visage de Randa, jeune étudiante chiite à l’Université libanaise de Beyrouth. Révoltée, elle refuse de croire que ses frères de même religion se battent de façon aussi sauvage. Jeune musulmane moderne elle prêchait la tolérance et l’acceptation de l’autre. En un instant tous ses principes ont basculé. Toute la haine a refait surface dans son monde de tolérance. «Ils ont retourné leurs armes contre nous, contre leurs frères, leurs voisins. En 2006 nous étions tellement fiers d’eux. Hassan Nasrallah représentait le Nasser des années 60. Il avait tenu tête à la plus puissante des armées. Ses troupes avaient repoussé les israéliens Aujourd’hui c’est nous l’ennemi, dit-elle avec ironie. Je ne peux pas croire qu’ils ont fait cela. Je ne peux pas croire qu’ils ont tiré sur nos maisons. »
Chiite, elle voulait épouser un chrétien maronite, un peu contre la volonté de ses parents. Mais elle leur avait tenu tête. Pour elle la religion ne devait pas former un obstacle à l’amour. « Après tout nous sommes tous les mêmes enfants de Dieu, disait-elle ». Et pourtant ce jeudi soir, elle en a voulu à ses frères de même sang. Elle a hai ces chiites comme elle. Au bord des larmes elle se remémore l’horreur et la peur de ce fameux jeudi soir.«Ils étaient partout. On les entendait parler, hurler, blasphémer. Ils tiraient des roquettes sur les immeubles. Ils brisaient les vitres des voitures à leur passage. Comme ça juste pour détruire. Ce sont des chiites, comme moi. Mais à mes yeux, ils ne sont plus dignes de porter ce nom. Pourquoi cette haine je ne comprends pas. Nous sommes de la même religion, » répète-t-elle avec une voix brisée par l’émotion. Cinq jours bloqués à la maison, n’osant descendre au bas de l’immeuble pour s’approvisionner. Ils dormaient à cinq dans la même chambre et c’était à plat ventre qu’ils se déplaçaient à l’intérieur de la maison pour aller chercher de la nourriture. « Pourquoi, répétait-elle inlassablement essayant de trouver une réponse à cette question qui la hante depuis cette nuit d’horreur. Quel prix devons-nous encore payer ? »
Pour Rania jeune femme sunnite de la haute société Beyrouthine, c’est le dégoût et la colère qui l’emportent. Elle en veut à l’armée de n’avoir pas voulu les défendre. « Ils voyaient les voyous s’en donner à cœur joie avec leurs mitraillettes parmi les immeubles. Ils étaient là près d’eux et ils n’ont rien fait, s’écrie-t-elle révoltée aux souvenirs de cette fameuse nuit. Ils assistaient à ces batailles qui se déroulaient sous leurs yeux comme s’ils n’étaient pas concernés. Comme si cette guerre ne leur appartenait pas. Pourtant c’est notre armée. Elle est supposée défendre les citoyens. Elle n’a rien fait. »
Elle non plus ne peut admettre que des frères de même religion puissent s’entretuer. «Il faut dire que ces jeunes qui ont tiré font partie de la pire racaille, du pire parti le parti « Amal » connu pour sa cruauté et pour son indiscipline, » dit-elle un peu comme pour chercher encore une excuse.
N’a-t-elle pas eu peur qu’ils viennent s’attaquer à eux les connaissant Sunnite et de surcroît partisan du « Courant du futur » le parti de Saad Hariri le leader sunnite opposé ? « C’est très simple, ironise-t-elle. Je suis de père chiite et de mère Sunnite. S’ils viennent me tuer je leur demanderais de choisir la partie qu’ils voudraient tuer en moi. La sunnite ou la chiite ? »

Des mots qui dépassent les maux. Un mal que l’on pensait enfouit. Et pourtant en un soir tout a basculé. En un instant les vieux démons ont ressurgit entraînant ce pays dans une guerre que tout le monde voulait oublier. « Plus jamais ça, Plus jamais la guerre, » criaient les jeunes toutes confessions confondues. Ils y avaient pourtant cru ce 13 avril 2008. Cela semble si loin… Et pourtant c’était il y a juste un mois…

Lamia Darouni

vendredi 9 mai 2008

appel aux Egyptiens

salut a tous,
Mohammed et moi nous partons en stage au caire en juin et en juillet a l AFP. Pourriez vous nous aider a trouver une chambre a louer pour un mois, ou nous donner des contacts pour cela.

Merci d avance,

Victor Fleury

Et apres on fait quoi?

En ce moment, nous restons tous chez nous devant la télévision. Les gens sortent pour faire des provisions, pour tirer de l’argent, et pour prendre de l’essence. On a passé la journée a appelé nos amis ou a leur parlé sur MSN. Des tirs d’armes légères ou plus lourdes se font entendre tout autour de notre appartement du quartier chrétien d'Achrafiyyé. Notre université était fermée hier, donc on est parti voir de près ce qui se passait. Les rues étaient désertes. Nous n’avons croisé que des militaires et des partisans armés. Il y avait aussi des gravas, des carcasses de voitures et de la fumée noire des pneus qui brûlaient. La ligne de démarcation est réapparue naturellement. Le plus triste dans cette histoire, c’est que la plupart des combattants sont très jeunes. On a l’impression que leurs parents ne leur ont rien transmis de la guerre civile.


Le discours de Saad Hariri vient de se terminer. On se prépare à partir dans le Nord. D’autres souhaitent rejoindre leur famille dans la montagne. La télévision continue de diffuser des images d’affrontements. On se demande ce qui va arriver ensuite, et si on va pouvoir passer nos examens. Dehors, les tirs semblent se calmer, il fait nuit et curieusement il pleut.

Lina Jarrous, Victor Fleury